Dès qu’on parle d’autonomie alimentaire au Québec, on se fait dire que si on ne devait manger que ce qu’on produit, nous mangerions toujours la même chose, des carottes et des navets, et qu’on ne pourrait pas se passer de tout ce qu’on trouve à l’épicerie.
Or l’agriculture industrielle tend à réduire la diversité et ce qu’on trouve à l’épicerie n’est pas si varié.
Un rapport publié en 2019 par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, mettait en garde l’humanité du risque de pénurie alimentaire dû à la diminution inquiétante de la biodiversité dans l’agriculture. On y affirme, entre autres, que bien que l’humanité cultive environ 6000 plantes pour se nourrir, seulement neuf d’entre elles représentent à elles-seules 66% de toutes les récoltes dans le monde. (En lire davantage.)
Cette liste comprend la canne à sucre, le maïs, le riz, le blé, la pomme de terre, le soya, la noix de palme (pour l’huile de palme), la betterave sucrière et le manioc.
Oui, bien sûr, on trouve des tomates à l’épicerie, mais toujours les trois ou quatre mêmes sortes. Mais jetez un coup d’œil au catalogue d’un semencier local artisanal, vous trouverez des douzaines de variétés de tomates, des rouges, des roses, des noires, des jaunes, des petites en formes de poires, des grosses de formes allongées, etc.
Et vous y verrez aussi des choses comme de l’arroche, des épinards-fraises, des crosnes du Japon, du pourpier d’hiver, de la roquette turque, des concombres-citrons, de la livèche, etc. Toutes des choses qu’on ne voit jamais à l’épicerie.
L’agriculture industrielle tend à l’uniformisation, à la standardisation et à la monoculture. Neuf plantes déjà constituent les deux tiers de la production mondiale et la diversité de la production agricole a grandement diminué au cours des dernières décennies et continue de diminuer.
Ce qu’on produit ici et qu’on peut voir dans les marchés publics et dans les paniers bio est déjà diversifié et pourrait l’être davantage.